Non mais attends.
On va causer sérieux là. Alors, amis internaute, on lâche son sandwich triangle et on se concentre 2 secondes.
Pour planter le décor, il faut savoir que depuis près de 8 mois, ma vie s'est résumée à une longue quête. Je ne dors plus, je ne mange plus. En revanche, je bois toujours, hein on ne se refait pas. Mais du Ruinard, de préférence. Comme hier soir par exemple.
Apparté /
Parce qu'hier, voyez-vous, les Morues et moi, on a été fêté les futures épousailles de notre coupine Séverine. Elle est sympa Séverine et en plus elle a 3 frigos : un pour le manger, un avec un congelo pour stocker ses Mikojets et un pour les invités. Rempli ras la gueule de Ruinard. Et ben, tu me crois, tu me crois pas, le frigo d'invités, on lui a fait la misère.
Bizarrement, après ma 14e coupe, j'ai commencé à parler un peu trop fort, à faire des gestes un peu trop larges et bam, je me suis répandu le contenu de mon verre sur la robe. Une très jolie robe en laine toute fine et toute raffinée. Bien sûr, mon premier réflexe a été de me pencher élégamment pour sucer ma robe (c'était du Ruinard bordel!). Mais bon, quand le liquide a commencé à migrer de ma robe très fine et très raffinée vers ma culotte, j'ai laissé tomber l'idée. Et je suis rentrée chez moi clopin clopan avec ma culotte au Ruinard.
Fin de l'aparté /
Je disais quoi? Ah oui ma quête. Donc oui, je ne vis plus, je cherche. Je cherche ça :
Et je le trouve pas. Je vous entends déjà là, souffler en levant les yeux au ciel en haussant les épaules en remontant les sourcils. Tout ça pour un parfum. ben non. Tout ça pour LE parfum. LE seul parfum pour lequel je me suis jamais dit "ça y est, celui-là, je le garderai pour toujours".
On s'était dit oui, tous les 2, devant la caissière du Séphora par un matin d'hiver frais mais beau comme les aime Martine Aubry. On s'est aimés de plus en plus chaque jour. On se faisait des surprises, parfois, il se déguisait pour me faire rigoler. Mais il a commencé à se rabougrir de plus en plus dans sa grande bouteille pleine de vide.
"Hé ben, vous vous dites, qu'est ce qu'elle nous prend le bonnet là, avec son parfum? L'a qu'à en racheter un flacon, merde, c'est pas compliqué". Et ben si vous voyez, c'est même vachement compliqué. Parce qu'il est introuvable, le con!
Après l'avoir cherché dans toutes les parfumeries et duty free envisageables, j'ai décidé de me rendre en personne chez Marc Jacobs à Paris.
"Vous avez Rain?" que j'ai fait l'air dégagé au vendeur.
"Ah non, il n'existe plus!" qu'il a répondu en souriant et en piétinant allégremment les ruines de ma vie amoureuse olfactive.
"Sans déconner!" j'ai éructé, "attends, mais vous pouvez pas me faire ça! Qu'est ce qui s'est passé, il s'est pas assez bien vendu? Ça veut dire qu'il reste du stock?"
Et là sans sourciller, il m'annonce que non, ça a été un carton mais que voilà, quoi, c'était une série limitée. Alors moi je lui explique notre rencontre, notre vie, parce que c'était lui, parce que c'était moi et qu'il faut que j'en trouve un flacon à tout prix.
"Désolée madame, il me fait l'autre, on n'en a plus un seul. Enfin, moi, j'en ai deux chez moi. Je m'en sers en parfum d'intérieur".
"Pauv' con!", j'y ai dit.
Je lui ai remonté le cartilage nasal dans le cerveau d'un coup sec du plat de la main et je suis repartie toute triste, avec ça.
Depuis, ma vie amoureuse olfactive ressemble à un yaourt allégé : c'est mieux que rien, mais c'est pas la vraie came.
On va causer sérieux là. Alors, amis internaute, on lâche son sandwich triangle et on se concentre 2 secondes.
Pour planter le décor, il faut savoir que depuis près de 8 mois, ma vie s'est résumée à une longue quête. Je ne dors plus, je ne mange plus. En revanche, je bois toujours, hein on ne se refait pas. Mais du Ruinard, de préférence. Comme hier soir par exemple.
Apparté /
Parce qu'hier, voyez-vous, les Morues et moi, on a été fêté les futures épousailles de notre coupine Séverine. Elle est sympa Séverine et en plus elle a 3 frigos : un pour le manger, un avec un congelo pour stocker ses Mikojets et un pour les invités. Rempli ras la gueule de Ruinard. Et ben, tu me crois, tu me crois pas, le frigo d'invités, on lui a fait la misère.
Bizarrement, après ma 14e coupe, j'ai commencé à parler un peu trop fort, à faire des gestes un peu trop larges et bam, je me suis répandu le contenu de mon verre sur la robe. Une très jolie robe en laine toute fine et toute raffinée. Bien sûr, mon premier réflexe a été de me pencher élégamment pour sucer ma robe (c'était du Ruinard bordel!). Mais bon, quand le liquide a commencé à migrer de ma robe très fine et très raffinée vers ma culotte, j'ai laissé tomber l'idée. Et je suis rentrée chez moi clopin clopan avec ma culotte au Ruinard.
Fin de l'aparté /
Je disais quoi? Ah oui ma quête. Donc oui, je ne vis plus, je cherche. Je cherche ça :
Et je le trouve pas. Je vous entends déjà là, souffler en levant les yeux au ciel en haussant les épaules en remontant les sourcils. Tout ça pour un parfum. ben non. Tout ça pour LE parfum. LE seul parfum pour lequel je me suis jamais dit "ça y est, celui-là, je le garderai pour toujours".
On s'était dit oui, tous les 2, devant la caissière du Séphora par un matin d'hiver frais mais beau comme les aime Martine Aubry. On s'est aimés de plus en plus chaque jour. On se faisait des surprises, parfois, il se déguisait pour me faire rigoler. Mais il a commencé à se rabougrir de plus en plus dans sa grande bouteille pleine de vide.
"Hé ben, vous vous dites, qu'est ce qu'elle nous prend le bonnet là, avec son parfum? L'a qu'à en racheter un flacon, merde, c'est pas compliqué". Et ben si vous voyez, c'est même vachement compliqué. Parce qu'il est introuvable, le con!
Après l'avoir cherché dans toutes les parfumeries et duty free envisageables, j'ai décidé de me rendre en personne chez Marc Jacobs à Paris.
"Vous avez Rain?" que j'ai fait l'air dégagé au vendeur.
"Ah non, il n'existe plus!" qu'il a répondu en souriant et en piétinant allégremment les ruines de ma vie amoureuse olfactive.
"Sans déconner!" j'ai éructé, "attends, mais vous pouvez pas me faire ça! Qu'est ce qui s'est passé, il s'est pas assez bien vendu? Ça veut dire qu'il reste du stock?"
Et là sans sourciller, il m'annonce que non, ça a été un carton mais que voilà, quoi, c'était une série limitée. Alors moi je lui explique notre rencontre, notre vie, parce que c'était lui, parce que c'était moi et qu'il faut que j'en trouve un flacon à tout prix.
"Désolée madame, il me fait l'autre, on n'en a plus un seul. Enfin, moi, j'en ai deux chez moi. Je m'en sers en parfum d'intérieur".
"Pauv' con!", j'y ai dit.
Je lui ai remonté le cartilage nasal dans le cerveau d'un coup sec du plat de la main et je suis repartie toute triste, avec ça.
Depuis, ma vie amoureuse olfactive ressemble à un yaourt allégé : c'est mieux que rien, mais c'est pas la vraie came.