Qui a eu la peau de Roger Rabbit?

Aujourd'hui, on va pas rigoler. Je dirais même que j'ai un peu les boules.

On m'a bouffé mon lapin.

Et non les gars, pour une fois, pas de sous-entendu sexuel douteux. On m'a bouffé mon lapin, au sens littéral. Enfin, c'était pas vraiment mon lapin of course, c'était celui de ma fille.

A ce qui paraît, il y a des techniques diverses et variées pour bien commencer sa journée :  boire un grand verre d'eau encore couché, s'étirer comme un chat, s'asperger la trogne d'eau glacée... La mienne a mal commencé faut croire, parce qu'à l'heure où d'autres accueillent gaillardement l'ami Ricoré, mon premier geste du matin a été d'emballer dans un sac en plastique la dépouille étêtée de Caramel, le lapin de la famille. (quand je vous dis que j'ai un peu les boules).

Bon, j'en conviens, le sac plastique (Bershka, de surcroît) c'est pas la méga classe question dernière demeure. Mais c'est qu'il fallait agir vite et faire disparaître le corps avant le lever de Gabrielle. J'ai donc exécuté à la vitesse du son une double prière : une pour le défunt lagomorphe et une pour demander à Dieu qu'aucun voisin ne mette le nez au balcon pour apercevoir une folle en caleçon rouge à motifs élans (cadeau-souvenir du Canada) et t-shirt décathlon, le cheveu hirsute, pleurant comme une perdue avec un lapin décapité dans la main. T'avoueras qu'à 8h du mat, ça aurait pu lui provoquer un AVC. Et j'aurais été bien, moi, avec un autre cadavre sur les bras.

Depuis, la version officielle c'est que le lapinou, tel un Dalton, s'est creusé un tunnel pour partir vers les grandes prairies tourangelles.

N'empêche que si je pécho le chat sanguinaire qui se l'est payé, j'y fais avaler son bulletin de naissance.